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Affichage des articles du avril, 2021

Le printemps

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  La soie frileuse de l'aubépine s'est envolée Au dernier vent de l'hiver qui doit s'effacer Au profit des beaux jours et des longues soirées. De l'odeur des lilas et du tendre muguet. Les promesses tenues, le col se déboutonne Alors que les coucous jaunissent la prairie Comme du pissenlit les fleurons qui foisonnent La verte sauterelle y trouve son abri. Il n'est une once d'atmosphère qui ne friponne Ni un arpent de terre qui ne vibre et frissonne. Sous l'impulsion affriandante et joyeuse De l'émotion créative et généreuse. Fleurissent les vergers aux pastels mêlés Et frémissent bientôt les plans au potager L'escargot éveillé soigne sa géniture Repérant, audacieux les fragiles cultures La mare en émoi prépare alors les concerts Des gorges déployées, de corps qui se  resserrent Des grenouilles excitées dont le nombre prospère Quand dans proche forêt naissent biches et cerfs Plus de doutes en mon être, ni plus d' hésitations

La blouse grise

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  Grise était la blouse fraîchement repassée Il me revient aussi son odeur de propre Son grain légèrement rêche et son aspect Flattant du gamin que j'étais,  l'amour-propre Dans ce coin de mémoire elle est en premier Symbole d'école et même du lycée Celle que l'on porte en toute égalité Pauvres, aisés, fils de patrons ou d'ouvriers Il me revient à l'esprit cet encrier La plume Sergent major qu'on y trempait Tâche qui s'échappe par buvard absorbée Qui gâche la page de l'élève appliqué Trône la maxime du jour au tableau noir Ronronne non loin de l'estrade le poêle à bois Sur le pupitre: livres, cahier de devoirs Souvenirs jaunis de la classe d'autrefois On voyait le ciel par les  hautes fenêtres Mais c'est sur les cartes que je vivais mes rêves L'Asie déjà, des fleuves les sources champêtres Et ces montagnes, scènes de guerres et de trêves Ces murs, des frontières terrestres et humaines Qui m'interrogeaient, m'attiraient

Je voudrais

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Je voudrais, rassuré, là, contre ton   mur Las, ma baraque, fragilisée, apposer Et enfin, rasséréné, dans ma masure En toute sérénité m'abandonner. Si tu n'es pas ici, me laisser aller Près de la flamme du feu qui me rassure Y chauffer mes os aux braises des pensées Oublier enfin toutes les forfaitures Délier les nœuds nervurés des neurones Nier l'évidence et renier le passé Donner au destin une courbe asynchrone Et à l'avenir, une pleine liberté... Mais m'accueillerais-tu ? Es-tu toujours mien ? Ta mémoire se souvient-elle de ces moments Où, symbiose totale, nous ne faisions qu'un ? Et voudrais-tu encore revivre ce temps ? Triste est toujours la solitude imposée Mais pourtant bien moins qu'un duo supporté Et si telle décision un beau jour m'échoit Vivre seul, de souvenirs, serait mon choix. ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 04/04/2021