Mon bosquet

Auprès des arbres de haute futée
Écouter leur mélodieuse musique
Nul besoin d’électronique élaborée
Ni de magie, ou rites théurgiques

Mon bois est peu connu, je l’aime.
Pour le touriste il n’est qu’un arrêt
A l'ombre, simple halte même
Mais pour lui, évidemment il se tait.

Généreux en ombre, il repose
Et protège le voyageur fatigué.
Repas au calme  il lui propose
Mais reste silencieux, il est muet.

Car c'est à moi qu'en automne
Il interprétera la mélodie sublime
Que vent dans feuilles entonne
Joue, concertise, suggère, exprime.

C'est en Septembre quand les cyclamens
Recouvrent uniformément son sol
Et que la lumière que le soir amène
Franchit la barrière touffue et s'étiole.

Alors la bise fraîche fait soudain vibrer
La feuille par la chlorophylle dédaignée
La dotant d’une texture de papier
Dont se sert le vent pour interpréter.
 
J'aime ce bosquet qui branches balancent
Et cache en son sein notes et portée
Qui permet à Zéphir de jouer une danse
Et à moi, en secret, d'intégrer le ballet








Gérard Dézèmerie

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