Indochine

 

J'ai sur la peau la chaleur moite de Saigon

J'ai dans l'oreille la circulation de Cholon

Les ballets sans fin des taxis et motos

Les jeunes filles en ao-dai sur leurs vélos.


Je me souviens si bien de ces simples sampans

Volant plus que flottant sur les brumes de la baie

A l'abri des récifs le soir se blotissant

Pêchant au lamparo une fois la nuit tombée.


Des monts échevelés dominant le Tonkin

Les rizières dégringolent en marches de géants

Les tribus autochtones et des pays voisins

Perpétuent la richesse d'un camaïeu vibrant.


S il se pouvait un jour pres du lac Hoa Khiem

Pouvoir à nouveau me promener et rêver

Près de la pagode Ngoc Son que le soir anime

A l'abri des platanes ou autres badamiers.


Traverser à nouveau la Rivière des Parfums

A l'ombre des tombeaux laisser vaquer mon âme

Pour un instant artiste, écrivain. mandarin

Retrouvant les fastes oubliés de l'Annam.


La mer de Chine étincelle du col des Nuages

Les plages se succèdent frangées de cocotiers

Flâner dans les rues de Hoi An, cité sans âge

Ses canaux, ses pagodes et le pont japonais.


Indochine de Duras par les guerres massacrée

Paradis colonial ô combien contestable

Dont demeure les paysages sur boites laquées

Tu entretiens mon imaginaire insatiable.




Gérard Dézèmerie

15 Avril 2020

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