Conjugaison

 

J'ai vécu ce temps, facile à conjuguer

Celui de l' enfant, celui du seul présent

Sans projets compliqués, sinon un baiser

Glané à la maîtresse ou à chère maman.


A l'adolescence, vint le conditionnel

"Si tu es gentil". "Si tu travailles bien"

"Oui..mais après ta communion solennelle"

Promesses d'images et autres bons-points.


Puis le futur, avec redoublement du "r"

"Voir" devant soi, "courir" la galipote

"Entrevoir" déçu le service militaire

Pour jeunes qu' émotions tournicotent.


L'impératif présent donnant l'impression

que n'existe plus , ni d'avant ni d'après

Que, tout est urgent et se fait sous tension

Et que, jeune adulte, tu dois seul t'imposer.


L'obligation justement, naît avec le subjonctif

 "Il faut que" à chaque action de la vie

"Que nous travaillions", " nous soyons actifs"

"Fassions tourner la nation et l'économie".


Arrivent les participes présents ou passés

Modes impersonnels souvent invariables

Dans lesquels nous intègre la société

Faisant de certains des êtres malléables.


Mais dans chaque meute, il y a les révoltés

Qui conjuguent le subjonctif au conditionnel

Font un point d'honneur de l'impératif rejeter

Vivant pleinement l'éphémère et le temporel.


Je fus je crois, et heureusement, de ceux-ci

Et dans le livre de grammaire non fermé

Je cherche le temps qui me reste imparti

Évitant pour un temps le gérondif passé.


Il faudra un jour à l'imparfait que j'abhorre

Lui préférer le plus-que-parfait, et oublier

Le futur antérieur qu'à cet âge l'on adore

Feignant de croire au futur devenu ... passé:


Le passé antérieur dans cette aventure verbale

Avec ses jolis verbes aux accents circonflexes

Accompagnera en verve la dernière salve

Conclura une existence qui me laisse perplexe


                        Gérard Dézèmerie  

                                                                    17/02/20


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