Comme un violoncelle
À jamais seul, comme un violoncelle sans cordes
dont
le corps oublié s'offre entièrement nu
Et
dont la caisse de souvenirs de sons déborde
Sombre,
démuni d'harmonies de n'avoir plus.
Pleure
mon cello sur tes riches heures passées
Souviens
toi de l'archet la flatterie puissante
Et
au creux de ton sillet la tension cambrée,
Puis libérée, de la chanterelle envoûtante
Ô
douce musique qui te rendait virtuose
La
caresse maitresse comme seule inspiration
Reviens
habiter ce caisson qui se névrose
Et
redonne à son bois de tendres vibrations.
Fais
résonner à nouveau ma grave voix
Débutant
comme plainte déchirante et triste
Pour
qu'enfin se transforme et exulte la joie
L'envie,
les sentiments retrouvés d'un artiste.
Et
si tel bonheur ne peut m'être accordé
Et
si à tout jamais il me faut être muet
Offrez
à l'instrument une respectable mort
Hâtez
ma fin, allumez le feu qui dévore.
© Gérard Dézèmerie 21/02/21
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