Articles

Un merveilleux cerisier

Image
  En ce joli temps-là, la sérénité printanière Eveillait doucement l'empire du Milieu Et dans les vergers, les cerises, toutes premières Rougissaient tant qu'elles rendaient Tchi-Pahan heureux. Bouddha s'en réjouit mais s'inquiéta soudain Car l'homme au fond de lui avait l'âme assassine Rêvant de devenir l'héritier du voisin Qu'il hait, jalouse à l'envi et abomine. Si Pao-phi mourrait, il obtiendrait ainsi Son prolifique terrain qui jouxte le sien Et pourrait y planter un verger si joli Qu'il ferait l'admiration de tout un chacun Lors, Bouddha qui sait lire dans toutes les pensées Assombrit soudain le ciel, cacha les nuages. Pao-Phi pendant ce temps partit au marché Il était un homme doux, heureux personnage Il aimait son prochain et les franches amitiés Tchi-Pahan l'arrêta et lui tint ce langage : "Mon très cher ami et mon bien aimé cousin Pourquoi aller si vite sans même vous reposer Nous

Bruyère et feuille morte

Image
  J'ai connu dans une brande Un bouquet d'éricacées Qui se plaignait dans sa lande De son aspect effacé.   Vint l'automne et ses frimats Le vent d'Autan se leva Une feuille souleva Dans un ballet l'entraîna   Voletant, virevoltant Dans tous les sens emportée Sa course se terminant Sur le bouquet violacé   Quel' fierté ! quelle beauté Pendentif aux raies dorés Qui de couleur réhaussait De la flore la beauté   De ce bijou se para Devint rayonnante, mais Lors la brise sépara Le couple désespéré   Ainsi fut le pauvre sort De l'amour trop éphémère De la belle feuille d or Et de sa triste bruyère   Gérard Dézèmerie   23/10/20

Jusqu'au bout du chemin

Image
Faut-il le parcours suivre jusqu'en sa fin Sachant que la limite est peu douteuse Q u'au delà nécessairement guette le déclin Et qu'alors, à l'affût, veillera la faucheuse? Faut-il sans scrupule le vin tirer jusqu'à la lie Conscient que l'aigre fera place au sucré Qu'en vieillissant tous les plaisirs de la vie Perdent ainsi leurs arômes et leur bouquet Peu de choix ! l'existence est ainsi faite Moins de joies, et bien peu de doutes Fasse que le calme succède à la fête Et que sereinement s'achève la route . Gérard Dézèmerie (2018)

Te souviens-tu notre symphonie

Image
  Te souviens-tu notre symphonie Inutile sonate oubliée Te rappelles-tu cette mélodie Futiles notes, piano brisé ?  Où sont passés ces mouvements Que seule passion exaltait Pourquoi sans raison et comment La chaîne des accords s'est brisée ? Fallait-il donc rompre la cadence  Passer de duo à monodie Sur la portée  marquer un silence Quand tout n'était qu' harmonie... Je voudrais que cette cantilène S'éveille de son sommeil forcé Et d'un élan superbe reprenne Notre symphonie inachevée... Gérard Dézèmerie   Mars 2019

Discrétion

Image
Mauvaise herbe, plante adventice Insignifiante et prolifique, à détruire.. Souffrant d'une double injustice D'inutile et nuisible, à leurs dires. Mais, t'es-tu un jour penché vers moi? As-tu remarqué ma simple beauté Et compris qu'on peut être à la fois Timide, humble et plein d'attraits ? De même certains humains souvent Discrets, ignorés, bannis, écrasés Mériteraient ton intérêt d'un instant Pour en déceler leurs trésors cachés. Gérard Dézèmerie /J uin 2019

l'Archeron

Image
  Je t'ai tant aimé, la vie Quand lascive tu te donnais Et je me suis assagi Quand tu me le demandais Dégusté moult pots de miel Débusqué trop d'arcs en ciel Mais tant aimé sans retour Et tant pleuré mes amours Trop relevé les défis Cru en ma bonne étoile Naif, sot, irréfléchi Ne sachant border la voile. Seul et naviguant à vue Sans boussole pour me guider Les orages sont survenus Les récifs m'ont déchiré D'avoir appris à nager Au moment du saut fatal M'aidera à traverser L'Acheron, fleuve infernal. Et s'il se trouve dans les flots Quelques folles bacchanales J'y danserai aussitôt Pour adoucir le final...   Gérard Dézèmerie        4/10/ 20

Comment te dire

Image
Comment te dire que j'existe Comment puis-je te faire un signe, Comment calmer mon cœur triste S'étiolant d'aridité insigne. Toi que je n' ai pas encore aimé? Toi qui ne me cherche pas Toi que, qui sait, jamais ne rencontrerai, Pourquoi ne point mêler nos pas? Trésor caché que je ne vois point Trésor unique, être parfait Trésor enfoui ici ou plus loin Viens vers moi, je nous protégerai. Sois mon passé si tu me quittes avant Sois pour toujours qui j'espérais Sois mon prochain, aussi mon présent Mais sois-le vite, tant je t'attends    Gérard Dézèmerie   Avril 2019

Peuples de la nuit

Image
La lune et l'eau encore ce soir se marient L'une et l'autre n'ont que faire de la nuit C'est leur domaine, c'est leur secrète vie Yin et Yang, l'une reflète et l'autre luit. Comme chaque soir elles se retrouvent Se rapprochent, séduisent et s'épousent Invitent à leur fête celles que jour réprouve En brumes bleutées que mille fées cousent Guillerettes grenouilles endimanchées, Disticidaes jolies toutes de soie vêtues Élégantes hydromètres dansant un ballet Par multiples lucioles éblouissant les nues. Les diverses gerris patinent en surface Alors que des profondeurs la carpe altière Oubliant pour une heure son instinct vorace Se fait une amie de la belle éphémère . Fouette les airs chauve-souris mignonne Frôle de ton aile tous les lapins agiles Qui dans prés alentours broutent et sillonnent Quand le hibou songeur sort de son asile Tout vous est permis peuples de la nuit Vivez entre vous cet espace de trêve  Le firmament pour v

M'asseoir sur un banc

Image
M'asseoir sur un banc et regarder la mer Surfer sur le temps, ne point s'y attacher M'évader du présent, oublier la terre Me croire un goéland et enfin voler ... Gérard Dézèmerie Octobre 2020 Photo: Ile d'Oléron

Nature artiste

Image
  Il y a dans le jardin une artiste Qui assemble et parfois dispose Pour la voir , suivre la piste Et découvrir ce qu'elle compose Prolifique bien sûr elle est Mais secrète elle demeure Car de son art il lui plaît Ne dévoiler qu'au connaisseur. Ce peut être tout simplement une feuille qu'elle ourlera d'or Ou une fleur qu'au soleil levant Réveille, éclaire et fait éclore. Mais ce sont surtout, partout Des tableaux d'une simple beauté Assemblages de rien, de tout, Œuvres dont elle tient le secret. Il y a dans mon jardin une artiste Ses créations sont les plus pures Les plus belles, les plus réalistes Elle me trouble ...dame Nature. Gérard Dézèmerie  Janvier 2019

Govin' de Darbari

Image
  Plus loin où les dunes ondulent Dans le soir le ciel rougeoyant Le désert prouve à l'incrédule Que la vie renaît du néant. Dans le village qui s'éveille Du temple monte les chants A Malenbaï cette merveille Déesse du sable et du vent. Déjà aiguisant l’appétit Des fourneaux de quelques étals Monte l'odeur des chapatis Du tchaï, des épices et du dal. Govin' est né intouchable Son cœur est serein et léger Il transforme par son cartable Triste karma en destinée. Une école ici, quelle chance A transformé son existence ! Le monde, l' ailleurs lui sourit Dans son hameau de Darbari. Acrylique sur toile  : Thierry Lagrange Texte    Gérard Dézèmerie

A l'ombre des murs mordorés

Image
  A l'ombre des murs mordorés Couleur du désert empruntée Où le Savoir est dispensé Et l'ignorance éradiquée A l'ombre des murs mordorés Créant une saine fraîcheur Une simple ardoise, une craie De la culture sont les vecteurs A l'ombre des murs mordorés Lumineuse au sein du village L'école est un phare allumé Pour les enfants de tous les âges Fillette au visage cuivré Gamin au timide sourire A l'ombre des murs mordorés Restez ici pour vous instruire. Et quand un jour viendra l'artiste Grâce à ses gouaches et pinceaux Au paradis des coloristes Peignez le monde, rendez-le beau ! ... A l'ombre des murs mordorés.   Acrylique sur toile  : Thierry Lagrange Texte    Gérard Dézèmerie

A vous les nuages

Image
  À vous les nuages qui vous assemblez Dansez, unissez et vous séparez, Pour des tableaux expressifs composer Quand au zénith aimablement hébergés... À vous aussi fiers pics et monts Qui vous mesurez jusqu'à l'infini Et déchirez de vos traits de démons Les rivières, les vallons et le ciel réunis. À vous donc les ruisseaux qui naissez, Jaillissez, courrez, rebondissez, Et des hauts vers la plaine dévallez Pour emplir nos marais desséchés. Bucolique maîtresse continue s'il te plaît Toi Nature que j'aime et porte aux nues À imposer avec bienveillance tes volontés Et me séduire de ta beauté ingénue.    Gérard Dézèmerie   Décembre 2019

La pierre

Image
  J'ai pour les bâtisseurs un respect total Témoignage poignant de la foi qui perdure J'aime ces constructeurs de cathédrales Et ce qui touche à la noble architecture Mais j'aime aussi et sans doute autant Le père de famille, l'occasionel maçon Le voisin généreux donnant de son temps Qui s'unissaient pour monter les maisons Ainsi naquirent autrefois nos fiers villages Respectant styles, symboles, traditions Maintenant fermement à travers les âges L'apparence spécifique liée à chaque région. Est-ce être nostalgique de ces temps bénis Que de trouver bien laids ces tristes édifices Imposant souvent leur blancheur, leur crépis Leur modernité et leur solidité factice ? Qu'il est bon quand au détour d'un chemin creux Un lieu-dit, un hameau ou une simple demeure M'offrent en un regard toute l'histoire du lieu Où tant d'êtres avant moi passèrent des heures. La pierre a ce pouvoir de l'histoire conserver Les cris, les rires, le

Sirène d'Antioche

Image
  Il t'en souvenait toujours, ce jour de brume Où sur le rocher d'Antioche, elle apparut. Belle comme un dauphin jouant avec l'écume Les cheveux d'or tombant sur son torse nu. Ses yeux d'aigue marine sur toi se posèrent Jeune pêcheur de tourteaux de Chassiron Son doux sourire, ses seins, ses hanches te troublèrent Tant et tant qu'ils devinrent une obsession. De manger, dormir il n'était plus question Et consultas donc la sorcière de la Brée Tu lui dis ton tourment et ta décision De tenter de la séduire et l'enlever. L'oracle hésitante, confia à l'amoureux Comment capturer la nymphe, belle des mers, Par surprise, lui attraper ses cheveux La bloquant ferme et faire prisonnière. Ainsi fut fait, et l'attirance réciproque La noce eut lieu dont le village se souvient De ces épousailles complètement baroques D'une sirène et de son jeune marin. Le bonheur: une chaumière ils achetèrent Puis une barque pour aller

Le talus

Image
  Qu'ils chantent les oisillons au nid Réclamant bruyamment leur pitence Que bruisse la feuille sous la pluie La calmitude n'est pas le silence Que chahute l'eau sur le rocher culbutant le ruisseau en cascade Quand d'un coup de queue le brochet Continue tranquille sa promenade. Marguerites et reines des prés Anémones et frêles fritillaires Généreuses en pollen à donner Accueillent l'abeille mellifère Le talus est propice aux amitiés Dans la même corolle on se frôle Papillons ou cétoines dorés Pour la récolte chacun son rôle. Souhaitons de ne pas avoir à voir La source tarie, l'herbe sans fleurs La ruche transformée en mouroir Et le chimique assassin vainqueur. Gérard Dézèmerie Mai 2020