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Déraisonnable aliénation

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Je veux t'offrir mon cœur, la douceur du chien aimé, Que tu voies en mon regard la pure animalité, Instinctive, intuitive, sans peur d'être fourvoyé, La tendre aliénation d'un être, à toi prédestiné. Je voudrais de ton chat copier la passive passion, Son apparent égocentrisme et profonde affection; De mon placide ronronnement envahir ta maison En emprisonnant ton âme, anhilant ta raison. D'être ce passereau frileux  frappant à tes carreaux Une de ces hirondelles exténuée, un de ces oiseaux Qui recherchent à tire d'aile, un abri, un arbrisseau, Pour me poser, reposer, de ces mondes abyssaux. Et là, je pourrai t'offrir ce que j'ai accumulé Comme tendresse et comme amour au cours de ces années Pendant lesquelles, tombé par hasard de la Voie Lactée J'ai passé le plus clair de mon temps à te rechercher.                         Gérard Dézėmerie                                   31/01/24

Afrique !

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  Afrique ! Ta tête est couronnée par des plages dorées, Chevelure baignée par la Méditerranée ; Si bleus, tes yeux sont les oasis parsemés, Et tes seins, les dunes du Sahara ondulé. Ton ventre généreux est enceint de forêts. Ton boubou cousu de lagunes et de savanes Cache dans ses plis tes formes ensorcelées Par certains marabouts de tes contrées arcanes. Des fleuves, si majestueux ou bien impétueux Alanguis comme des boas endormis, s'étalent Entre des rivages inviolables et merveilleux Ou bien, dans d'abyssales cataractes, ils dévalent. Tu offres le couvert à l'arche de Noé Groupant à l'abri de tes arbres millénaires Dans tes brousses, vastes déserts et autres marais Une fabuleuse richesse animalière Tu trempes tes pieds dedans les eaux antarctiques Frissonnant au contact de leurs courants instables Mais conserve impassible ta posture magnifique Indicible splendeur dans les couleurs australes. Dans cet écrin, où vous, femmes de ce continent Et hommes de ces pays mult

La valse du printemps

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  La valse du printemps Comme un amoureux qui n'est encore qu'un amant Et n'a plus de son cœur qu'une maîtrise frêle, Comme une amoureuse émue qui s'offre au beau temps La nature réveillée chante sa ritournelle. Oubliées pour longtemps les nuits sombres et sans fin, Les cœurs énamourés frémissent puis s'emballent, Comme les oiseaux au nid affairés enfin, Mon être folâtre, se découvre et brinquebale. Que fusent les idées et valsent les émois, Quand nos corps traversés d'électriques tensions, Ne savent juguler ni chez toi ni chez moi, L'élan frénétique qui rapproche les passions. Tourbillonnent les têtes comme tournent les corps, Papillonnent des insectes au creux de nos artères, Bouillonne notre sang ; qu'il jaillisse, s'évapore Pour rejoindre l'ultime, le réveil de la terre ! Dans l'atmosphère léger, gracieux et parfumé De ces jours glorieux face à l'hiver oublié, Volons, virevoltons en route vers l'été ! Valse du printemps et

After death (le bécasseau)

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After the death ... is there something* ? Dans le sable, constant laboureur Comme un bécasseau sanderling Je gratte et cherche avec ardeur. Eux, piquent la vague à l'envers Et se ressassent du ressac Moi, j'explore, parcours l'univers Sur mes épaules, lourd est le sac. Se sustenter devrait suffire Mais s'interroger nous grandit. Atermoyer, sans réfléchir Ne calme pas notre appétit. Après la mort, qu'il y a-t-il? Le bécasseau n'y pense point. Le temps présent nous suffit-il ? Oui pour l'oiseau, non pour l'humain. La philosophie nous fait Homme, C'est ce qu'ignore le volatile, Mais le rend pur et libre en somme : J'aimerais être autant ductible * il y a, comme Shakespeare fait dire à Hamlet, "Something after death- / The undiscover’d country, from whose bourn / No traveller returns. » "Quelque chose après la mort Ce pays ignoré, Des bornes duquel Nul voyageur ne revient."

Ô toi l'enfant que je n'ai pas eu

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  Ô toi l'enfant que je n'ai pas eu Cet être que je n'ai pas conçu Où donc la cigogne t'a déposé Après notre rendez-vous manqué ? Les rizettes et les inquiétudes Toutes ces nuits blanches et les frissons Tant de bonheurs et de turpitudes Que nous n'avons pas eus, ni n'aurons... Aplanir, guider ton enfance M'émerveiller de tes progrès Escorter ton adolescence Te laisser partir, t'envoler Ô fils que je n'ai pas connu Toi ma chair mon souffle de vie As tu trouvé le havre voulu L'hôtesse objet de tes envies? Nous sommes nous un beau jour croisés? M'as tu innocemment reconnu Apprécié, détesté? regretté Ce court  chemin sans moi parcouru?      Mais oui...  Peut être que...             Mais  oui... bien sûr ! Ô toi l'enfant que je n'ai pas eu Toi l'être que je n'ai pas conçu Navigues-tu encore dans l'espace? Viens sur terre , je te laisse ma place ! © Gérard Dézèmerie 2024

Ballade du pendu innocent

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  BALLADE DU PENDU INNOCENT Et quand de mes lèvres exsangues Ne s'échappera plus qu'un râle Dis à la foule qui arrangue De respecter mes heures pâles. Ces moments où s'enfuit la vie Vers d'autres rives éthérées Où va se réfugier l'esprit À l'abri de vos quolibets. J'étais pour eux, homme de rien L'on m'accusa, l'on me jugea Quand l'assassin, l'homme de bien Non inquiété, sa vie vivra. Plus tard quand je serai pendu Éclatera la vérité Et moi, l'homme qui ne serai plus Se verra réhabilité. Mais toi, tu es, populophage L'odieux monstre aux dents acérées Qui croit, puis juge et qui propage Tant de mensonges proférés. Je n'ai pas tué ni violenté Celle qui fut toujours mon aimée, La mère de mon fils adoré, Orphelin d'un père accusé Qui pleurera  amèrement Quand la vérité dévoilée Révélera que ses parents Périrent tous deux par fausseté ! La lâcheté du criminel S'attaq

Tant vu...

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  Tant vu J'en ai tant vu faner Des roses ; Les ai vues se ternir Rouges et roses Toutes ces fleurs que j'aimais. J'en ai tant vu partir Des amours ; Je les ai vus pâlir Fades et mornes. Mon âme, t'en souviens-tu ? J'en ai tant vu flétrir Des visages gais ; Se sont éteints ces sourires À jamais effacés Qui n'éclaireront plus... J'en ai tant vu mourir Des êtres aimés ; En un souffle se sont s'envolés Vers des sphères éthérées, Que mon cœur est tari… Et mes rêves aussi. Octobre 2023

La quête amoureuse

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  La quête amoureuse Je veux t'offrir mon cœur la douceur du chien aimé, Que tu voies en mon regard la pure animalité, Instinctive, intuitive, sans peur d'être fourvoyé, La tendre aliénation d'un être, à toi prédestiné. Je voudrais de ton chat copier la passive passion, Son apparent égocentrisme et profonde affection ; De mon placide ronronnement envahir ta maison En emprisonnant ton âme, annihiler ta raison. Ê tre ce passereau frileux frappant à tes carreaux. Une de ces hirondelles exténuées, un de ces oiseaux Qui recherchent à tire-d’aile, un abri, un arbrisseau, Pour me poser, reposer de ces mondes abyssaux. Et là, je pourrai t'offrir ce que j'ai accumulé Comme tendresse et comme amour au cours de ces années, Pendant lesquelles, tombé par hasard de la Voie Lactée J'ai passé le plus clair de mon temps à te rechercher. 31/03/23

Vagues voluptueuses

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Elle est verte, elle est bleue L'eau ressaque et trémousse  Elle joue avec le feu Du sable qu'elle éclabousse. La mer berce un instant Les barques qui frissonnent,  Elle lèche goulument  Le quai qui s'abandonne. Son teint mystérieux Attire comme un miroir Les oiseaux amoureux,  Les retient pour un soir. Ce sera, cette nuit  Sur la plage déserte, Sous la lune qui luit,  Une tendre découverte. Nos corps nus réunis, Nos cœurs en effusion, Les sens qui s'oublient, Les volcans en fusion.  La marée matineuse Couvrira des amours  Les traces élogieuses Interdites au jour.   © Gérard Dézèmerie     Sept 23

Crime libérateur

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  C'était aux premières heures du jour, je l'ai achevé Nous avions vécu ensemble, intimes et enlacés, Après tant de questionnements, d' interrogations Je mis un point final à notre relation. Il a tenté de se rapprocher, se raccrocher Pour ne pas être nu, aux autres, offert, crucifié Il m'a assuré que j'étais le seul et l'unique Et que sans moi son existence n'était qu'ossianique. Mais je ne pouvais pas pour moi seul l'emprisonner, En otage, même avec son accord, le scléroser. Lors, j'ai  tiré le trait et lui ai fermé les yeux, J'ai étouffé ses cris, et lui ai fait mes adieux. Je suis désespérément seul et affligé, Mais bien que condamné, je me sens libéré. Car mon poème aimé maintenant vous appartient Il renait en vous, il ne sera plus jamais mien. **** Gérard Dézèmerie  Avril 2024

Pâris et les trois Grâces

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  Pâris et les trois Grâces Moi, Pâris, en embarras confronté En Humain qui atermoie et tempère Tant l'aspect dupe la réalité Et le mène au conflit, même à la guerre. La pomme d'or me brûle les doigts Et subodore la triste destinée Que déterminera alors mon choix  Entre sagesse, connaissance et beauté. Athéna, tu es le ciel étoilé ! Ton éclat, ô séductrice déesse, N'a d'égal que ton charme assuré Et l'insondable ampleur de ta sagesse. Héra que ton frère Zeus pris pour épouse, Dont la beauté illumine les cieux, Tu gouvernes, protèges, aimes et jalouses ! Ta constante fidélité m'émeut. Mais enfin, Aphrodite, ce sera toi Du fait de ta promesse de convaincre Hélène, – Dussé-je provoquer la guerre de Troie- Celle que j'aime tant et de longue haleine. Vous les trois Grâces que nulle autre surpasse En magnificence, superbe et beauté, Au nom de l'Amour, je demande grâce Et humblement réclame votre bonté Signé Pâris

Nul besoin

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Nul besoin de la foule qui engloutit et détruit mais de la franche amitié Si. Que dans ma tête perturbée Qui se perd et maboule La justesse des idées Si. Et qu'enfin dans mon  cœur Qui chavire et chamboule Se love un dernier amour Oui.    Gérard Dézèmerie (10/11/21)  

Il sera trop tard

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Il sera trop tard "ensuite" pour m'offrir des fleurs Il n'y aura, quoi qu'il en soit, aucun endroit pour les déposer Alors qu'actuellement vous avez tout le loisir de le faire... Et si mes vases étonnamment étaient pleins.  Il resterait mon cœur. N'attendez pas trop tard pour m'offrir des fleurs Il sera trop tard "après" pour venir murmurer des mots tendres Il n'y aura plus d'oreilles pour frémir à leur écoute Aujourd'hui l'ouïe est bonne, réceptive et attentive Et si trop de notes suaves s'y présentaient à la fois Il resterait mon cœur.. N'attendez pas trop tard pour me dire des mots doux. Plus aucune raison "après" pour venir me cajoler Ma peau plissée, parcheminée, n'aura que faire de vos onguents C'est donc bien maintenant qu'elle réclame votre tendresse  Et si soudain le flux était trop fort Mon cœur prendrait le reste. N'attendez pas trop tard pour m'offrir vos caresses. Et si tu at

Oremus

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  Allons mon tendre ami Le temps court le temps passe Ainsi s'en va la vie S'évapore et s'efface.   Allez mon tendre ami De la tige détachée Tu voles au vent joli Sur feuille balloté Ouvre ton parachute Mon tendre ami Atténuée est la chute Quand elle n'est pas subie Enfin mon tendre ami Dans la forêt, l'humus Étendu tu t'enfouis Résonne l'oremus. Adieu mon bel ami Nous sommes de passage... Gérard Dézèmerie (28/9/21)  

Abattage funèbre

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Je t'ai entendu gémir puis hurler Je t'ai vu te raidir, dresser, tomber Je t'ai regardé souffrir, déchiré Par la lame violente et acérée. Tu as vu et su que j'étais complice Tu compris que j'étais l'instigateur De ce qui fut cet atroce supplice Et ce qui fut ton ultime malheur Ta tête d'abord tournée vers le ciel Fut tranchée par la scie qui assassine Tes bras ployaient sous l'attaque mortelle Quand résistaient tristement les racines Nonobstant le cancer qui te rongeait Oubliant le danger représenté Témoin de ce temps où tu fus planté J'aurais au jardin aimé te garder Mon peuplier, pourtant tu es tombé Alors qu'hier encore je t'enlaçais Aujourd'hui, moi Judas, je t'ai trompé Car pour ta mort c'est moi qui ai signé.   Gérard Dézèmerie (4/8/21)

Le printemps

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  La soie frileuse de l'aubépine s'est envolée Au dernier vent de l'hiver qui doit s'effacer Au profit des beaux jours et des longues soirées. De l'odeur des lilas et du tendre muguet. Les promesses tenues, le col se déboutonne Alors que les coucous jaunissent la prairie Comme du pissenlit les fleurons qui foisonnent La verte sauterelle y trouve son abri. Il n'est une once d'atmosphère qui ne friponne Ni un arpent de terre qui ne vibre et frissonne. Sous l'impulsion affriandante et joyeuse De l'émotion créative et généreuse. Fleurissent les vergers aux pastels mêlés Et frémissent bientôt les plans au potager L'escargot éveillé soigne sa géniture Repérant, audacieux les fragiles cultures La mare en émoi prépare alors les concerts Des gorges déployées, de corps qui se  resserrent Des grenouilles excitées dont le nombre prospère Quand dans proche forêt naissent biches et cerfs Plus de doutes en mon être, ni plus d' hésitations

La blouse grise

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  Grise était la blouse fraîchement repassée Il me revient aussi son odeur de propre Son grain légèrement rêche et son aspect Flattant du gamin que j'étais,  l'amour-propre Dans ce coin de mémoire elle est en premier Symbole d'école et même du lycée Celle que l'on porte en toute égalité Pauvres, aisés, fils de patrons ou d'ouvriers Il me revient à l'esprit cet encrier La plume Sergent major qu'on y trempait Tâche qui s'échappe par buvard absorbée Qui gâche la page de l'élève appliqué Trône la maxime du jour au tableau noir Ronronne non loin de l'estrade le poêle à bois Sur le pupitre: livres, cahier de devoirs Souvenirs jaunis de la classe d'autrefois On voyait le ciel par les  hautes fenêtres Mais c'est sur les cartes que je vivais mes rêves L'Asie déjà, des fleuves les sources champêtres Et ces montagnes, scènes de guerres et de trêves Ces murs, des frontières terrestres et humaines Qui m'interrogeaient, m'attiraient

Je voudrais

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Je voudrais, rassuré, là, contre ton   mur Las, ma baraque, fragilisée, apposer Et enfin, rasséréné, dans ma masure En toute sérénité m'abandonner. Si tu n'es pas ici, me laisser aller Près de la flamme du feu qui me rassure Y chauffer mes os aux braises des pensées Oublier enfin toutes les forfaitures Délier les nœuds nervurés des neurones Nier l'évidence et renier le passé Donner au destin une courbe asynchrone Et à l'avenir, une pleine liberté... Mais m'accueillerais-tu ? Es-tu toujours mien ? Ta mémoire se souvient-elle de ces moments Où, symbiose totale, nous ne faisions qu'un ? Et voudrais-tu encore revivre ce temps ? Triste est toujours la solitude imposée Mais pourtant bien moins qu'un duo supporté Et si telle décision un beau jour m'échoit Vivre seul, de souvenirs, serait mon choix. ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 04/04/2021