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Le printemps

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  La soie frileuse de l'aubépine s'est envolée Au dernier vent de l'hiver qui doit s'effacer Au profit des beaux jours et des longues soirées. De l'odeur des lilas et du tendre muguet. Les promesses tenues, le col se déboutonne Alors que les coucous jaunissent la prairie Comme du pissenlit les fleurons qui foisonnent La verte sauterelle y trouve son abri. Il n'est une once d'atmosphère qui ne friponne Ni un arpent de terre qui ne vibre et frissonne. Sous l'impulsion affriandante et joyeuse De l'émotion créative et généreuse. Fleurissent les vergers aux pastels mêlés Et frémissent bientôt les plans au potager L'escargot éveillé soigne sa géniture Repérant, audacieux les fragiles cultures La mare en émoi prépare alors les concerts Des gorges déployées, de corps qui se  resserrent Des grenouilles excitées dont le nombre prospère Quand dans proche forêt naissent biches et cerfs Plus de doutes en mon être, ni plus d' hésitations

La blouse grise

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  Grise était la blouse fraîchement repassée Il me revient aussi son odeur de propre Son grain légèrement rêche et son aspect Flattant du gamin que j'étais,  l'amour-propre Dans ce coin de mémoire elle est en premier Symbole d'école et même du lycée Celle que l'on porte en toute égalité Pauvres, aisés, fils de patrons ou d'ouvriers Il me revient à l'esprit cet encrier La plume Sergent major qu'on y trempait Tâche qui s'échappe par buvard absorbée Qui gâche la page de l'élève appliqué Trône la maxime du jour au tableau noir Ronronne non loin de l'estrade le poêle à bois Sur le pupitre: livres, cahier de devoirs Souvenirs jaunis de la classe d'autrefois On voyait le ciel par les  hautes fenêtres Mais c'est sur les cartes que je vivais mes rêves L'Asie déjà, des fleuves les sources champêtres Et ces montagnes, scènes de guerres et de trêves Ces murs, des frontières terrestres et humaines Qui m'interrogeaient, m'attiraient

Je voudrais

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Je voudrais, rassuré, là, contre ton   mur Las, ma baraque, fragilisée, apposer Et enfin, rasséréné, dans ma masure En toute sérénité m'abandonner. Si tu n'es pas ici, me laisser aller Près de la flamme du feu qui me rassure Y chauffer mes os aux braises des pensées Oublier enfin toutes les forfaitures Délier les nœuds nervurés des neurones Nier l'évidence et renier le passé Donner au destin une courbe asynchrone Et à l'avenir, une pleine liberté... Mais m'accueillerais-tu ? Es-tu toujours mien ? Ta mémoire se souvient-elle de ces moments Où, symbiose totale, nous ne faisions qu'un ? Et voudrais-tu encore revivre ce temps ? Triste est toujours la solitude imposée Mais pourtant bien moins qu'un duo supporté Et si telle décision un beau jour m'échoit Vivre seul, de souvenirs, serait mon choix. ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 04/04/2021

Demi-tour interdit

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  Je souffre d'imaginaire et manque d'imagination J'aimerais embellir ma vie mais me terre dans le factuel Oser briser les habitudes, moduler mes horizons Quitter les turpitudes, viens mon chien répondons à l'appel !   À l'appel du monde, des chemins et de la découverte Des rencontres de l'instant, situations ahurissantes Du beau, du sublime, de l'immonde qui séduisent, déconcertent... Mais qui toujours en moi réveillent des pulsions émouvantes.   Conscient du temps qui reste, je peste ; c'est quand je me souviens Que se bousculent dans ma tête les images et les odeurs Vibre mon corps comme mon âme, insouciant je redeviens Courant, riant et rêvant croyant fermement au bonheur.   Las !! plus courte est cette route qu'au prime- abord elle apparaît Le retour, le demi-tour sur l'autoroute est interdit Tu as pris ton tour, retiré ton ticket, tu as payé Il te faut maintenant rouler sans arrêt vers la sortie...

L'hallali (bulle d'éternité)

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La vie cette garce m'a  culbuté L'amour cette farce m'a abusé Et sur les traces que j'ai laissées En boucle passent les heures blessées Stoppant la meute des souvenirs Alors que retentit l'hallali Exténué, dans un dernier soupir  s'estompent mes ultimes envies Ayant enfin retrouvé la paix Celle de l'enfant pur quand il est né Lâchant toute prise , abandonné, Bulle d'éternité , je deviendrai  enfin !!   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 24/10/20-19/03/21

Barbouilleur écrivain

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En ce monde nouveau où les rimes de slam Mettent au placard les quatrains et vers anciens Je persiste à aimer ces couplets qui enflamment Me portent, me transportent et pavent mon chemin. Jamais vraiment classiques et rarement parfaits Ils dansent dans ma tête et réjouissent mon  cœur Y laissent une musique ou douce mélopée Les vers qui se succèdent suffisent à mon bonheur. Bien pauvres sont les miens, Verlaine de comptoir, Troubadour en goguette je noircis mes carnets Barbouilleur écrivain je conserve l'espoir Qu'un jour authentique poète je deviendrai. Mais si point n'est le cas je garderai en moi Le bonheur de créer, écrire et déclamer Des mots juxtaposés qui déclenchent l'émoi Comme ceux de mes maîtres tant de fois répétés.    ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 19 Mars 21

Si j'avais un jumeau

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Si j' avais un jumeau je ne serais pas seul J'aimerais ses défauts ou lui ferais la gueule Lui donnerais l'amour comme il me le plairait Déclencherais la guerre et signerais la paix. Si j'avais un jumeau ,oui, je nous aimerais Ayant les mêmes goûts et les mêmes envies Et sans avoir besoin de même lui parler Nous survolerions les obstacles de la vie Si j'avais un jumeau le choix serait unique Je verrais par ses yeux, sentirais par sa peau Deux êtres différents tendrement identiques Sur un même sentier, les mêmes auripeaux Je n'ai pas de jumeau et c'est toi que j'attends J'ai jeté au feu tous les brouillons raturés N'ai rien gardé ou si peu et j'oublie ce temps Pour sublimer un jour, qui sait,  l'oeuvre achevée   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                 13 Mars 21

Je n'aime pas

:-(    :-(     :-( Je n'aime pas ceux qui disent "je n'aime pas"  J'aime tant la tolérance Et déteste l'intolérance  Je n'aime pas ceux qui disent "je n'aime pas" Ils m'attristent ceux qui ne trouvent pas l'heur Dans une oeuvre  Chez un artiste La moindre raison d'émouvoir un cœur Faut-il donc tant de sécheresse de l'âme  Tant d'esprit rêche Et d'étroitesse Pour juger ainsi et de manière infâme! Je n'aime pas ceux qui disent "ce n'est pas beau"  Paysage, musique ou tableau Emeuvent de manière subjective  Et ne s'accomodent pas de tel blocage Education, histoire personnelle, passé Nous font détester Ou bien apprécier Mais ne peuvent un a dage  constituer La mode influence tous les goûts  Que prisé aujourd'hui Peut être rejeté demain  Restons prêts à s'interesser à tout Il me plaît d'avoir des attirances  Des préférences Des affinités Mais tente  d'éviter de "détester" Je n

Des rêves tout simples

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  Le jour disparaît Les hirondelles amorcent leurs rondes folles  Comme si elles gribouillaient le ciel qui se prépare à la nuit. La lune apparaît Les grenouilles entament alors leurs barcarolles Pour leur fertilité font une aubade à Vénus qui luit. Brille voie lactée Toi le chemin d'étoiles qui trouble ma boussole Me laisse penseur amoureux et trompe mes insomnies. Sur le char d'Eros Je veux arrimer tous mes songes qui s'envolent Et portent aux nues les tribulations qui hantent ma vie. Léger, libéré Je m'endormirai alors espérant l'aubole De rêves tout simples où nous serons tous les deux réunis.   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                                                          Mars 2021  

Et que tombe la neige

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  Enfin tombe la neige Elle volette lumineuse Douce chute en arpège De mousse cotonneuse Les cloches s'emmitouflent Leurs timbres s'enfloconnent Avant que vent ne souffle Et qu' Angélus résonne Soir,  retarde ta venue Ne prépare pas ton lit Seule la blancheur ténue Éclairera cette nuit Demain sera différent: Sous la couche la laideur Disparaitra pour un temps Et y restera pour l'heure Mais oublions pour l'instant La fonte, vivons au présent Jouissons de la pureté Par la Nature prêtée.   ©    Gérard Dézèmeri e                                                                                                                          Mars 2021  

Je suis

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  Je suis parfois la mer comme vagues déferlées Que les marées défilent en de profonds respirs Ressassent sans fin le ressac de mes pensées Et que la lune lors des nuits sans sommeil empire Je suis le vent qui se lève et soudain tourmente Soulève des tornades qui arrachent et déterrent Bourrasques de révolte qu'indignation augmente Lorsque me tarraudent l'injustice et l'arbitraire Je suis aussi l'hiver et la froidure superbe Quand enfin sous nuages de plomb tombe la neige Cachant pour quelques temps jusqu'au moindre brin d'herbe Enveloppant le monde sous volutes en arpèges. Je suis le ciel d'avril si calme et plein d'espoir A l'aube du printemps accueillant l'oiselet Qui sillonne pour un temps en quête de nichoir La nature bienveillante de mon âme apaisée Et quand l'été viendra je serai celui-là Qui rit exulte,  chante et danse , sourit à la vie Voyage, admire et rencontre ici et là-bas Les autres humains que l'univers nous en

Tu es simplement toi

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  Tu es si tendre Que la lune, un soir, s'est penchée Pour venir sur ta bouche Déposer un baiser Tu es si superbe Que le vent, ce soir, s'est calmé Mais te frôle et te touche Pour mieux pouvoir t'aimer Tellement limpide tu es Que l'oiseau, humble messager Que ton aura effarouche Me revient enivré Tu es simplement toi Vers qui vont toutes mes pensées Et de partager ta couche De cesse je n'aurai ©                Gérard Dézèmerie     Février 2021

La sylve au cœur

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  Ô bois vous me plaisez autant que m' inquiétez Je vous confie mon cœur je vous offre ma foi Votre humus m'enivre me saoule tout à la fois Son odeur fraîche,  terreuse et presque musquée Que j'aime cette légende qui vous fait héberger Clochette, Mélusine, Morgane et autres fées Qui donnent une âme aux arbres et pouvoir aux fontaines La parole aux licornes et la beauté aux reines. Je veux comme Petit Poucet mon chemin Marquer de mille coquillages derrière moi essemés Et fixer rendez-vous aux trolls et lutins Aux dragons , aux elfes et autres gobelins. Avec tous les animaux faisons une ronde Dansons, gambadons, chantons pour ce triste monde Qui parcourt les allées sans saisir la beauté Des sous-bois, des frondaisons et tendres futées. Sylves superbes qui nous cachez cette autre vie Continuez à garder votre secret enfoui Ne l'offrez qu'à ceux-ci qui savent vraiment L'existence parallèle de tous vos habitants. ©                Gérard Dézèmerie     Février

Jardins de Majorelle

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  Bleu à l'âme et au cœur Silence et pas feutrés  Sous les palmes, fraîcheur Torpeur dans les allées Grand Sud éblouissant Des jaunes éclatants Le vert omniprésent  Oasis luxuriant. S'installe douce dolence En mon être pensif Assis dans le silence Des jardins bordés d'ifs Mes souvenirs pour l'heure Sous les bougainvilliers S'habillent des senteurs  Du jasmin  libérées  L'eau qui coule et murmure Des fontaines échappée Aux jours anciens susurre De douces mélopées Ô, revoir Majorelle Illuminer mon Ciel Et encore profiter De saine liberté.                                                                                                                                                                                          ©                Gérard Dézèmerie     Novembre 2020

Comme un violoncelle

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                            À  jamais seul, comme un violoncelle sans cordes  dont le corps oublié  s'offre entièrement nu  Et dont la caisse de souvenirs de sons déborde Sombre, démuni d'harmonies de n'avoir plus.  Pleure mon cello sur tes riches heures passées  Souviens toi de l'archet la flatterie  puissante Et au creux de ton sillet la tension cambrée, Puis libérée,  de la chanterelle envoûtante Ô douce musique qui te rendait virtuose  La caresse maitresse comme seule inspiration Reviens habiter ce caisson qui se névrose Et redonne à son bois de tendres vibrations. Fais résonner à nouveau ma grave voix   Débutant comme plainte déchirante et triste Pour qu'enfin se transforme et exulte la joie L'envie, les sentiments retrouvés d'un artiste.  Et si tel bonheur ne peut m'être accordé Et si à tout jamais il me faut être muet Offrez à l'instrument une respectable mort Hâtez ma fin, allumez le feu qui dévore.                               ©   

Plus tard quand je serai vieux

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Plus tard quand je serai vieux, je serai un enfant. Je ne veux pas dire que je retomberai en enfance , c'est-à-dire "sénile" , mais qu'au contraire, j''aborderai la vie avec plus d’acuité, de sérénité, de volupté ; que je n'en verrai uniquement les bon côtés, ceux qui ne s'encombrent pas de travers, d'obligations, de tourments et de compromis; que je m'accorderai le bonheur de jouer d'instruments savants et mélodieux au cas où la métempsychose existerait et me permettrait alors de renaître véritable musicien, et, qu'en relisant Lamartine, Verlaine et François Villon et en écoutant Brassens, Brel et Chelon. je serai alors véritable poète et troubadour dans une autre vie. Ne comptant plus mes derniers deniers, j'éviterai de me réincarner en banquier mais en chérissant et feuilletant mon passeport, je garderai le goût de toujours voyager pour ma prochaine existence . Plus tard quand je serai vieux, je chaufferai mes os à l