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Affichage des articles du octobre, 2020

Himalayas

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  J'aimerais tant de l'Himalaya retrouver l'épure Alors qu'à pas lents le chemin se profile Que l'approche de l'étape calme et rassure Quand le souffle se fait court et devient difficile. Les rhododendrons cachent les oiseaux bleus Monastères inviolés protègent leur torpeur Et ce soir l'aubergiste offrira sur son feu L'eau pour le corps et la pitance au marcheur Croiser à nouveau les dzos et les yaks Qui dévalent du lointain et secret Mustang Alors que dans le frisquet matin claquent Les sabots écorchés des troupeaux exangues. Affronter la bourrasque de neige ceinglante Quand le vent soudain s'infiltre et blesse Pour la minute suivante découvrir émouvante La montagne étincelante et enchanteresse Himalayas des légendes et contes moyennageux Abritant sur ses pentes et ses vallées secrètes Les villages perchés des peuples courageux Et les abris cachés des sadhus anachorètes. J'aimerais à nouveau croiser ce

Chine des années 80

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  J'ai connu les panneaux révolutionnaires Les rues sombres et boutiques tristes Toute publicité n'avait, c'était réglementaire Aucun droit de cité en pays communiste Place Tianan' Men les soldats paradaient Au mausolée de Mao les enfants attendaient La file s'allongeait pour, en face du Timonier Un très court instant pouvoir enfin s'incliner Non loin de là les hutongs, improbables ruelles Ponctuées de portes en bois et cours carrées Cachaient au touriste, promeneur accidentel Des vies laborieuses sous suspicion exacerbée. A Nankin la chanteuse superbe au corps élancé Au restaurant tournant de la tour moderne Un retour nostalgique vers l'empire oublié Et la jupe fendue, réminiscence pérenne. A Suzhou les canaux qu'utilisaient les sampans Traversés par les ponts aux courbes marquées Donnaient à la ville jardin, de l'âme ce supplément Que seul l'Orient véhicule et marque à jamais. Shanghai affichait encore son his

Le coffret

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C'était en ces temps très lointains et reculés Où le verre était materiau encore si étonnant Et d'utilisation aux riches réservée Qu'il provoquait l'intérêt et l'étonnement Sur l'ile d'Oléron au Perthuis de Maumusson Vivait à cette époque une veuve joliette Qui tenait au port un commerce de poissons Et élevait son enfant, gamine mignonette Elles se ressemblaient tant et tant qu'en grandissant Bien malin étaient ceux'là qui reconnaissaient La mère de son enfant, la fille de sa maman Ce qui souvent parents et clients amusait. La vie fut sans pitié pour la pauvr' poissonniere La maladie survint ses forces déclinaient La jolie marchande voyant son heure dernière Dit alors à l'adolescente désespérée : Ce coffret par ton père, de l'Orient ramené Est pour toi. Après que je me serai allée Constamment tu m'y retrouveras bien cachée Pour dans ta vie, à chaque instant, t'accompagner. Ainsi l'est ad

Joseph, tisserand vendéen

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  L'aurais je connu que ce ne changerait guère L'aurais-je côtoyé que serait du même bois Tant la description que j'en ai lue est si claire Joseph le tisserand vendéen est en moi. On aurait cru, le voyant, avec telle stature Que l'homme en forêt ouvrait comme bûcheron Ou dans les champs usait de sa musculature Dans les carrières à la pierre, ardant tâcheron Que nenni ! puisque ce mâle costaud et sans âge Filait la laine, cardait et le métier maniait Faisait vibrer, grincer, pour, fidèle à l'ouvrage Quelque tissu superbe et rustique fabriquer. Dans l' antre obscure où bien peu de soleil filtrait Tentant de déchirer la quasi sombritude Il y régnait une atmosphère superbe et gaie Que déclenchait le chant de cet artisan rude De l'aurore au crépuscule et la nuit parfois Accompagnaient son long et récurant labeur Des airs anciens entonnés d'une douce voix Semblant convoyer sérénité et bonheur Dans cette masure que seul le

Peindre, jouer, écrire... (créer)

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  A quoi sert de peindre si l'on n'est pas vu? Me verras-tu? M'aimeras-tu? A plonger dans l'état de quiétude Que créativité parfois déclenche L'oeil et le cœur par habitude Sur la toile folâtrent et flanchent A quoi sert de jouer si l'on n'est pas entendu ? M'écouteras-tu? M'aimeras-tu? A provoquer addict et assuétude Que cordes et anches déclenchent L'oreille et le cœur en zénitude Sont comme oiseaux sur la branche À quoi sert d'écrire si l'on n'est pas lu? Me liras-tu? M'aimeras-tu? À allumer l'étincelle de plénitude que poésie toujours déclenche. L âme et le cœur en turpitude Dans les vers leur soif étanchent                          Gérard Dézèmerie                                                                                                                                                                      Avril 2019

La route

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  La route longue que tu vois, là Des milliers de pas parcourus  La route dure et rustre que voilà A laquelle passionément tu as cru. Ce chemin torse qu'en confiance d'un rythme inégal tu empruntas  Depuis le jour de ta naissance  Vers l'inconnu et néant mènera. Il t'aura fallu tant et tant de temps  Et las,  franchir cette dernière ornière  Pour enfin comprendre, innocent Qu'un gouffre se cache derrière Que la destination est un leure  Que chaque étape franchie te grandit Que c'est le chemin qui est bonheur  Car lui seul est l'essence de la vie.   Dans ce voyage dont on ne revient pas Il eût fallu apprécier chaque instant Profiter d'être ici, ne pas viser là-bas Ne point extrapoler,  jouir du présent  La route te fait croire à chaque tournant Que l'étape qui suit sera la plus belle  Alors qu'en simplement la parcourant Tout le sens de l'existence se révèle                            Gérard Dézèmerie                                          

Profiter (Eloge de la tranquillité)

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  Besoin de m'aérer, avec la beauté flirter Nourrir de fraîcheur mes yeux écarquillés Alléger ce cœur qu'un jour s'est emballé Et lui offrir enfin la quiétude espérée Ne plus se presser pour ensuite attendre Arrêter de courir et oser flâner   Du temps pour un temps le vol suspendre Et de la vie sereine avec toi profiter. Dans une idyllique campagne m’alanguir Pour donner un sens à mes sens assoiffés Assouvir mes envies et calmer mes désirs Butiner de la vie l'insondable sapidité Du bruit toute absence pour ouïe reposer Sauf le ruisseau et le chant des oiseaux Bonheur simple d'avoir finalement trouvé L'extase, dans une silencieuse tranquillité.                                                             Gérard Dézèmerie                                                                                                                                                                 27 Avril 2019 Ce texte a été mis en musique par Laurent Rafignon)  

Limites de l'infini

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  Une horloge soudain emprisonne le temps L'appareil photo enferme le paysage Au règne des aiguilles, l'éternité souffre tant Et  l'objectif fixe des limites au voyage. La rouille, du fer la résistance abrège L'astronaute déchire l'espace et le viole Les pas du matin salissent la neige L'immaculé n'est plus et l'infini s'étiole Des gouttes de sang rougissent la fourrure Du phoque innocent tué sur la banquise Toute chair se transforme comme pourriture Ce qui est né pour durer, un jour se brise.   Comment imaginer ce qui n'est jamais fini Puisque l'on pose des barrières même à l'infini ? L'univers est un tout mais l'esprit le bloque Car au delà du tout n'est-il point lettre morte ? Mon amour "pour toujours" un jour s'est délité Car ici tout peut advenir même l' impensable Qui peut alors  le casser, le briser, l'immoler Et détruire à jamais y compris l'immuable.   Gérard Dézèmerie Décembre 2019

Hiver canadien

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  Il y a dans la neige au Canada Cette certitude qu'elle tombera Encore et encore et retombera Toujours , et toujours sera là. C'est ce confortable sentiment D'un état qui s'installe et perdure, Que chaque matin redondamment Je retrouverai neige et froidure. Je voudrais revivre ces moments De plein bonheur à Mont Royal Et je regretterai tout le temps De n'être point resté à Montréal.                                                                                                               Gérard Dézèmerie                                                                                                                    Janvier 2019

Maison abandonnée

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  Elle est née d'une envie Besoin de famille agrandie S'est imposée là, au marais Un point dans l'immensité Sur ses terrains, bien implantée De l'écurie au poulailler Et pour les maîtres un toit Fierté, enfin, d'être chez soi. Ô combien de générations A la chaleur de l'âtre Par la bouse alimenté Se sont alors succédées La sueur coulait dans le dos Le vin se buvait au goulot Les femmes au fourneau Les hommes aux travaux Aux vents humides livrée Te voilà seule abandonnée Perdant des murets les pierres Que les anciens édifièrent. Gérard Dézèmerie   Décembre 2018

Voyages en Orient

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Pourquoi ne pas avoir chaque soir reporté En direct ces émotions perdues à jamais Dans les vallées de l'Indus ou du Gange Des monts du Zanskar et plaines étranges Des fêtes indiennes et mariages princiers aux moments plus intimes sur le sol partagés Avec les pauvres, les sans-rien qui donnent encore les moines errants, pélerinages multicolores Cachemire, Rajasthan, Dharamsala, Pushkar, sur ces terres empruntes d'une sérénité rare Ne pas chercher à comprendre et vivre le moment mais sans avoir noté le frisson de l'instant. Ma mémoire se souvient, mais moins bien, Car le temps érode les souvenirs lointains Et leur enlève à jamais ce supplément d'âme Dont le présent alors possédait le sésame. Que n'ai-je ce papier dans la poche glissé Papier taché, troué, déchiré, froissé Mais qui par chance encore peut-être aurait Une tâche, une senteur, une odeur imprégnée ? L'homme est ainsi fait, faut-il croire Qu'il lui semble po

Aimable auditoire

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  S'il se faisait un jour pour quelconque auditoire Je puisse déclamer des vers et des quatrins Et tenter pour un temps quelques uns d'émouvoir Par des mots articulés en piètres refreins. Franchissant la barrière de certains yeux fermés Grâce à ma seule voix, une larme déclencher Des souvenirs enfouis peut être réveiller Dans un coeur qu'ouvrirait le verbe libéré Fasse que, face à cela, l'aimable spectateur Entre dans la musique, jouant avec les rimes Par l'écrit et la verve d'un stimulant conteur L'apparent il inhibe en livrant son intime.                                         Gérard Dézèmerie    

Vilénie

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  J'ai fait face à l'ignominie J'ai combattu la vilénie Lutté contre les moqueries Et supporté les infamies J'ai avalé des couleuvres Cupide, gobé des arguments Feint d'ignorer les manoeuvres Stupide, tant de fois fait semblant. Et tout cela dis-moi pourquoi? Pour simplement être agréable Que la sérénité soit loi Et l'amour incomparable. Peine perdue, ou pas, ou plus Il me plait d'être celui-là Naif et par trop ingénu Qui a aimé, aime, aimera.     Gérard Dézèmerie     26/06/2020

Ode au vert dans la nature

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  Je ne sais pas vous, mais dans la Nature C'est le vert que je préfère ! Il en est de pâles , de profonds, de purs De sombres ou de plus clairs. Ils se chevauchent, se frôlent, s'effleurent S'enlacent et se poussent Ils sont de la feuille, de l'herbe, de la fleur De la tige ou de la mousse Le vert, fraîcheur, de l'aube complice, que brume enveloppe S'orne de fils d'or que couchant tisse Comme le fit Pénélope. Le vert sous l' écume, mer agitée Que le soleil iroise Se mêle aux bleus tendres irisés De l'Immensité turquoise Dessus, dessous, partout à la fois dans la profonde forêt Du ciel au sol le vert est roi Et colorise la canopée. Le vert, tendresse, adoucit la froideur De la pierre granit Dans la forêt de légende, et la peur Alors infondée, mon cœur quitte. Le vert, malin, l'oiseau rassure Et peinturlure son nid Pour que naisse et que perdure L'oisillon s'éveillant à la vie. Le vert, né du jaune et du bleu