Ballade du pendu innocent
BALLADE DU PENDU INNOCENT Et quand de mes lèvres exsangues Ne s'échappera plus qu'un râle Dis à la foule qui arrangue De respecter mes heures pâles. Ces moments où s'enfuit la vie Vers d'autres rives éthérées Où va se réfugier l'esprit À l'abri de vos quolibets. J'étais pour eux, homme de rien L'on m'accusa, l'on me jugea Quand l'assassin, l'homme de bien Non inquiété, sa vie vivra. Plus tard quand je serai pendu Éclatera la vérité Et moi, l'homme qui ne serai plus Se verra réhabilité. Mais toi, tu es, populophage L'odieux monstre aux dents acérées Qui croit, puis juge et qui propage Tant de mensonges proférés. Je n'ai pas tué ni violenté Celle qui fut toujours mon aimée, La mère de mon fils adoré, Orphelin d'un père accusé Qui pleurera amèrement Quand la vérité dévoilée Révélera que ses parents Périrent tous deux par fausseté ! La lâcheté du criminel S'attaq