INSPIRATIONS

  Misanthrope, solitaire tel Timon d'Athènes Devrais-je pour se faire Enfermer ma peine ? Vivre avec elle, seuls Les yeux dans les yeux Qu'elle me rende veule Triste et acrimonieux. Pourrais-je en ma caverne Te croire différent d'eux Conserver coeur en berne T'attendant, amoureux... Les jours qui s'effilochent Les nuits qui s'éternisent La fin du roman approche Arrivent les heures grises. Tu ne viendras donc plus Il fait dejà trop sombre ! Tu te seras peut-être perdu ? Je n'aurai vu que ton ombre...                                                                         Mais m'en souviens encore.                                    ...

  D'Aja Vishnu la huitième réincarnation Au bord de la rivière, il fut un dieu si beau Qu'accouraient les gopis de toute la région Pour danser, et séduire le gente damoiseau. Un millier de ces plus gracieuses créatures S'offrirent à Lui lors de moult unions sacrées Mais une seule d'entre elles, la plus belle, la plus pure Radha, sut séduire le coeur du coquin berger. Faisant boire ses vaches dans le fleuve Yamuna Il advint qu'un jour sur les buissons il trouva Multicolores saris que de suite déroba Et sur branche d'un arbre en surplomb se cacha. Comment osez-vous donc douces vierges jolies Toutes nues dans ces eaux à vous ébattre ainsi S'il vous plait à chacune d'être avec moi unies Venez récupérer jusqu'ici vos habits ! Les prudes effarouchées par les eaux protégées Sentirent tantôt la fraîcheur s'installer Et au Dieu polisson de bientôt demander De sortir transies, ses conditions accepter. La légende veut que mi...

  Taisez vous les étoiles, Toi lune, prend le voile! Le ciel devenu muet,  Laisse le vent pleurer  La nuit endormie, Débute l'agonie La liberté frémit Les limites franchies  Enfin s'ouvrent les portes Le néant apparaît Détruit, rase et emporte Le vivant, le concret  Qu'il transforme en subtil En vapeurs éthérées Malléables, ductiles Comme sont les pensées  L'être ne sera plus Mais son aura demeure Dans les cieux et les nues Rien s'y perd, rien n'y meurt  Adieu, la vie fut telle Qu'en cette extrémité La quitte à tire d'aile Sans joie mais sans regret.   Gérard Dézèmerie                                 Novembre 2020

  L'arbre seul dit : "L'enfer, c'est les autres" L'arbre mort murmure: "Pourquoi m'avez-vous abandonné ? "                       Gérard Dézèmeri e                                                                                                                                Octobre 2017                        

  Courir dans l'allégresse Chanter en avançant Comprendre que rien ne presse Flâner en fredonnant Construire des forteresses Fabriquer des enfants Conscient de sa faiblesse Exister lentement Sortir de la jeunesse Dépenser tout son temps Aborder la vieillesse En compter le restant Et quand entre deux âges On réagit soudain Qu'il faut suivre l'adage Vivons prou, vivons bien                   Gérard Dézèmeri e           Nov 2019

  Elles sont ces nuits difficiles à vivre Elles font tout pour t'empêcher de dormir Créer des douceurs qui troublent et enivrent Et montent à la tête jusqu'à en vomir Elles sont de ces nuits où le passé revient S'approche. s'insinue et s'incruste Caresse, séduit, puis ouvertement attaque Jusqu'à la douleur à nouveau ressentir                          Gérard Dézèmeri e                                                             28/12/2019                                                                 

  Si quelqu'arbre, vous rencontrez, ne dites pas "s'il pouvait parler"... Liez avec lui la conversation... Si sur une fleur vous vous penchez, Et son doux parfum vous humez Aimez-la de suite avec passion. Si l'eau d'un ruisseau écoutez Confiez-lui aussi vos pensées Que ses flots rapides emporteront Si les nuages vous admirez Avec eux vous envolerez Tomberez peut être en pamoison.                  Gérard Dézèmeri e                                                                                                                              ...

            Sont-ce vous, Banshees, femmes fées  Dames blanches ou fille de Sidhe  Qui flappent pesamment dans les airs  Atmosphère bleu purifié par l'hiver ?  Annoncez-vous donc de tristes nouvelles  Par votre vol lourd, puissant et régulier ?  Faisant fi des légendes, je ne vois en elles  Que les superbes oiseaux de nos marais.  Cygne mon ami, ta pureté me séduit,  Ta grâce, ta constance, ta fidélité  T'honorent et à ton encontre je suis  Plein d'envie, d'amour et de respect                Gérard Dézèmeri e                                                                                         ...

  - Où allez vous beaux oiseaux et autres gallinacées? -C'est jour d'élection, nous votons pour notre futur roi Dans les belles montagnes du Guangxi renommées Ensemble, démocratiquement, nous ferons notre choix Monts échevelés qui se reflètaient si joliment Dans la riviere Li aux confins de l'Empire du Milieu En ce jour accueillaient l'extraordinaire chattoiement De tous ces oiseaux qui s'étaient réunis en ce lieu. Il serait peine inutile, très loin de la vérité De s'enhardir à décrire telle variété de couleurs Du vert, du bleu immense au rose pâle , au violet Du rouge pétant jusqu'au jaune et à l'ocre la chaleur. Pas de candidat déclaré Et pas de liste déposée A chacun donc de proposer Qui pourrait alors postuler La grue cendrée ferait bien l'affaire, elle est droite et fière Mais sotte, bruyante et toujours prête à lever le pied. Le cormoran est vivace, sportif, vif comme l'éclair Mais trop gourmand, égoïste et ...

  Foudroyé en plein vol. Un oiseau lourd et balourd se prenait pour Jonathan le goéland Sa ceinture scapulaire semblait résister A jamais fendre l'air et pour toujours voler. Découvrir à l'envi, Parcourir sans arrêt Montagnes et marais Profiter de la vie Indépendance acquise, Autonomie conquise Libre-arbitre, enfin L'avenir semblait serein Comme toi l' oiseau blessé Plane, vrille, suis tombé Mais avant le sol touché D'un coup d'aile revolerai Du moins j'espère...                          Gérard Dézèmeri e                                                                       Février 2019

  Un profond ciel étoilé sur fond noir, Un village perdu dans la montagne, Le silence comme prière du soir, Simple, est mon mât de Cocagne Il le faut venir chercher, le trouver. L'envie de foule, l'esprit grégaire impérativement mettre de coté; Et pour un temps vivre en solitaire. C'est dans ces moments de sérénité Que l'autre devient plus accessible. Solitaire, non, ne signifie pas enfermé Mais libre aussi d'écouter l'inaudible. Sens exacerbés, apte à voir l'invisible, Et capter des sensations inconnues, De la Nature pure faire sa seule bible Et enfin, de l'instinct positif, sa vertu.                       Gérard Dézèmeri e                                                                     ...

  Je t'ai tant aimé, la vie Quand lascive tu te donnais Et je me suis assagi Quand tu me le demandais Dégusté moult pots de miel Débusqué trop d'arcs en ciel Mais tant aimé sans retour Et tant pleuré mes amours Trop relevé les défis Cru en ma bonne étoile Naif, sot, irréfléchi Ne sachant border la voile. Seul et naviguant à vue Sans boussole pour me guider Les orages sont survenus Les récifs m'ont déchiré D'avoir appris à nager Au moment du saut fatal M'aidera à traverser L'Acheron, fleuve infernal. Et s'il se trouve dans les flots Quelques folles bacchanales J'y danserai aussitôt Pour adoucir le final...                     Gérard Dézèmeri e                                                       ...

  Bringuebalante et tirée par un âne atone Arrive à la douane du village vendéen Une roulotte dont le triste état étonne Les lavandières affairées prime témoins L'animal, assoiffé, exangue et fatigué Semble avoir, en son for intérieur, décidé Que ses maigres pattes et sabots écorchés N'iraient point au delà de ce pont ruiné. Les femmes au trempage et nettoyage D'abord intriguées , tendues, s'étaient tues. Le véhicule branlant et son attelage Semblant n'être mené que par baudet têtu Aucun humain n'apparaît dans l'équipage. Ni sur la planche dévoyée au cocher Ni sous la sombre bâche abîmée par l'âge Où semblent s'entasser bien peu d'objets Remontant le raidillon, brouette poussant Soufflant à chaque pas, une des vivandières Osa dans le véhicule stationné en passant Jeter un oeil curieux et inquisiteur à l'arrière Elle distingua alors tenant encore une bride D'une main et de l'autre une bouteill...