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Orage et Zeus

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  Ô toi Zeus, tempère ton caractère chagrin Contient ton courroux et modère tes ardeurs Pour déverser enfin sur mon humble jardin Que Zéphyr pour les arbres et de l'eau pour mes fleurs . Regroupe les nuages, ces brebis égarées Dans ton ciel tourmenté et traversé d'éclairs En un troupeau sage sans autres velléités Que le sol ombrager et la terre satisfaire . Éloigne la grêle, ravageuse meurtrière Et s'il te faut vraiment détruire et t'imposer Utilise ta force pour arrêter les guerres Qui violentent, atroces, notre monde immolé.   © Gérard Dézèmerie 13/05/25 Photos © auteur:  Jardin du Sableau  orages du 8 mai 25

Séléné

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  Quand Séléné accorde un espoir à mon cœur qui s'endort,  Chappe de silence en cette fin de nuit morne et tranquille, S'échappent de l'astre d'or les rais  en volutes graciles; La lune embrumée éclaire de la cheminée le débord.     © Texte "Séléné" et photo   Gérard Dézémerie 

Lancinance

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Entends tu mon amour ce long silence Qui tintamarre jusque dans nos oreilles Aimes tu mon ami la lancinance De cette nuit qui s'étiole au réveil ? Percois tu mon amour cette brillance Qui apparaît tout là bas au levant De celle du berger la luminescence Seule au ciel le dernier phare au couchant J'aime imaginer quelle galaxie Accueillera mon âme vagabonde Cherchant son port, son quai dans l'Infini Pour y  jeter mon ancre floribonde Y renaîtront de nouvelles pensées S'entourant peut être d'un nouveau corps Tel un nuage, un atome éthéré Pour vivre ce qu'on appelle la mort. Ou entraîné dans un fol tourbillon Galvanisant la roue du Samsara Parmi les prochaines réincarnations Se mettra en place mon nouveau karma Entends tu mon amour ce long silence Qui enveloppe  notre univers astral M'accompagneras tu dans cette errance Prémice du voyage intersidéral?                         Gérard D...

La marelle va jusqu'au ciel

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Il te faut sauter et te relancer avec hardiesse Faisant  que chaque élan conduise au nouveau paradis; La tâche est ardue ; malaisée elle requiert de l'adresse Mais le but est séduisant; irrésistible est l'envie. Pousse le pallet de ton pied agile  petite fille, D'une case à l'autre réalise ton ultime passion, Clopinant à cloche-pied,  pivote,  tourne et vacille Msis toujours  conserve ton équilibre et ton ambition. Il ne sera plus ici mais il t'attendra là bas Au delà du Parnasse, nuages et monde connu, Il y conservera ta place dans votre nid douillet, ̀À jamais rassemblés au coeur de l'Eden absolu .                             Gérard Dézèmerie                              ...

Mon angelus

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 Mon Angélus  Quand, déployant ses branches pour mieux nous abriter  L'arbre où nous gravions nos noms nous fit un croche-pied. J'étais tombé dans l'herbe, tu m'y as retrouvé. Profitant de l'aubaine je volai un baiser . Les herbes se pliaient faisant un oreiller, Les jacinthes carillonaient à grande volée.  Pour crier notre amour à toute la forêt Les oiseaux s'ébrouaient, piaillaient et voletaient.  Nos deux cœurs à la chamade battaient à tout rompre, Le sang cognait contre mes tempes et bouillonnait. La nature n'osait pas, la magie  interrompre,  Sur tes lèvres je glanais le souffle qui me manquait.  Nos corps, nos peaux, se sont retrouvés, reconnus; La parenthèse indescriptible, douce folie, S'est ouverte, offerte,  refermée enfin repue.  L'angelus retentit, bientôt il fera nuit.  © Gérard Dézèmerie 06/01/23 Photo. Arbre Causses Gramat (Lot)

Filage

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  Filage Le temps me file entre les doigts  Que reste-t-il encore de toi Ce qui fut nous, de tout, de moi  De notre amour, de nos émois.  D'Ariane, le fil se dépelotte  Se dévide l'écheveau de l'âge  Par Chronos caché dans sa hotte; Le rouet ralentit son filage.  Douce laine des jours d'hiver Lin transparent des soirs d'été Les souvenances de naguère  N'épousent plus l'épinglier. Sur le chemin par toi tissé Dans le ciel un rai de lumière  Aux étoiles je m'accrocherai  Après avoir quitté la terre. Et pour enfin t'y retrouver  Comme Arachnide ou Athena  Nous tisserons un nouveau dais  Pour y reprendre notre kârma.  © Gérard Dézèmerie 7 janvier 25  Photo compo GD "Samsara" 

Il faut pleurer

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  Il faut pleurer au moins une fois par jour  Pleurer de joie, pleurer de peine D'amitié, de haine ou d'amour; Sangloter à perdre haleine. Ô toi qui a l'œil sec et l'âme légère Qui ne connait pas la poitrine stressée La gorge qui étouffe et se serre, Ce discours t'est peut-être étranger? Pour toi mon ami à la larme mutine, Qui débonde le flux lacrimal, Que le triste ou le beau lutine, Que de bien déclenche ce mal! Pleurer c'est expurger et compatir Ensemancer l'émotionnel; C'est purifier et assainir Humaniser le rationnel, Afin que la sécheresse oculaire N'entrave  jamais mais se libère toujours: Ouvrons les vannes salutaires Pleurons , au moins, une fois par jour.

Exode interstellaire

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Je n'avais pas prévu de m'offrir ce voyage Exode interstellaire, un saut dans l'inconnu Et de partir libéré sans autre bagage Conservant mon âme et délaissant mon corps nu. Ce soir, le heurtoir de ma porte, elle a touché Je l'ai entendue, car je l'avais attendue ! Sa faux furtivement ma peau avait frôlée Proposant du temps au temps mais sans superflu. J'ai refusé le délai, l'heure étant cruciale. Mon esprit était clair sans peur et sans regret; Il restait à trancher le socle racinal Thanatos a coupé ce qui me retenait. Aspiration soudaine de l'esprit et de l'âme En un tourbillon éblouissant et sans bruit, Ne laissant pas de trace ne suivant pas de trame; Je me perçois mais je ne sais plus qui je suis. Ici, même l'égo est noyé dans l'Éther Évoluant maintenant dans l'extase absolue Éternelle peut-être et si loin de la terre Parcelle de lumière, étoile dans les nues. Présentement je sais que je ne serai plus, Mais dans l...

Les oiseaux du lac de Stymphale

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 L es oiseaux de lac de Stymphale. 6ème des travaux d' Hercule .  Des rives de l'étang aux  épaisses forêts, les bergers y jouaient de la flûte jolie Quand les moutons paissaient en toute liberté; La vie s'y déroulait en pleine ataraxie. Qu'il est pur, qu'il est beau ce lac de Stymphale Dans le Péloponnèse, pays béni des Dieux! De p artout les vertes grenouilles sous les pieds détalent Mais une escadre d'oiseaux ternit soudain les cieux. Armés de becs affinés, de griffes d'airain, Protégés par des plumes et des ailes d'acier, Leurs serres pour lutter contre les loups assassins décimaient les gardiens et tuaient les bergers. Les berges recueillaient leurs fientes perstinentielles. L'atmosphère polluée emplissait la région. Ils étaient si nombreux qu'ils masquaient le soleil Et provoquaient peur,  terreur et détestation. Les corps ils dépecaient, et les laissaient vicier En amoncellement d'animaux et d'humains:  Un charnie...

Marchand de couleurs

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  Le marchand de couleurs Quand le taffetas gris volutes de drappé Recouvre mes pensées et assombrit mon âme Nuage de satin, brumisant mes idées Je rêve de lumière qu'un incendie enflamme. Que l'humeur des heures s'humidifie et pleure Sur mes chagrins et mes peurs sa pesante vérité J'en appelle aussitôt au marchand de couleurs Et barbouille ma toile  de pigments bigarrés . La vie reprend ses droits la beauté son aloi Le soleil perce les nues, ravive les cœurs Mon mental de sa mélancolie se nettoie Mon visage de la vie reflète le bonheur. Ne nous complaisons pas dans la nuit, le brouillard Derrière les nuages le ciel est toujours bleu Et quand tombe le soir la lune est notre phare Elle darde ses rayons délicats et soyeux. 8 janvier 25  © Gérard Dézèmerie 

Au royaume des jugeants

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Au royaume des jugements Des donneurs de leçons Ce sont eux qui souvent Donnent des coups de bâton Qui acablent et qui blessent Tels des êtres infâmes Qui détruisent et abaissent Et s'emparent de ton âme . Ils prennent des grands airs Ils parlent haut et fort En matière sont experts Ils ont raison, t'as tort. Les gens jugeants me gênent Leur supériorité Annihile mon oxygène Étouffe ma liberté. Sont aussi les "sachants" En toutes choses experts Toujours intervenant En dernier pour se taire. La vie n'est qu'un éclair N'encombre pas ta route Choisis les partenaires Qui sont à ton écoute. Pervers ou narcissiques Ces êtres terrifiants Ominscients tyranniques Ils tuent très lentement De celui qui ternit de ceux tous ces pédants De celle qui avilit Refuse  le jugement. 20/01/25

Flamme sans ombre

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Flamme sans ombre Comme une flamme qui ne projette aucune ombre Je navigue, vacille et parfois je sombre Mais j'embrase, réchauffe et éclaire dans la nuit Car pleinement je suis quand de la vie je jouis. © Gérard Dézèmerie 2024 Photo montage G.D

Ode à Nout, mère des astres

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 Ode à Nout, mère des astres Ogresse gourmande qui avale doucement  Chaque soir l'astre solaire pour le déguster, Le cajoler, le réanimer tendrement Et le donner aux terriens dès le lendemain.  De ton corps étoilé tu calmes l' étincelle, Des rayons brûlants de Râ, le faucon divin,  Ô Nout,  Mère des astres, et déesse du ciel,  Par ta prévenance  tu protéges les humains.  Mais qu'adviendrait-il si le serpent criminel Le pervers Apophys  venait à bout de Mau  Chat agressif à la pourfendeuse  ophidienne  Et avale à jamais le soleil tout de go ? Ce serait les ténèbres et la nuit éternelle  Qui régnerait sur terre abandonnée des dieux ! N'as-tu pas l'impression qu'elle approche à tire d'aile Cette fin programmée de la planète bleue? © Gérard Dézèmerie 2024 #gerarddezemerieauteur  Photo montage par l'auteur. Coucher de soleil à Esnandes avec Nout et Apophys.

Je suis un rêveur

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  J'aime les poissons qui pêchent et les oiseaux qui marchent. J'aime l'éléphant qui vole et le serpent qui court Et quand dans la mare les grenouilles enfin se fâchent Je regarde les étoiles, ému, qui se font l'amour. Je suis un rêveur. Parler en poésie quand le monde hurle et crie C'est soigner la planète qui se meurt Pleurer en solitaire sur les guerres qui mutilent et qui tuent C'est éteindre l'incendie avec un dé à coudre Mais le geste,lui, demeure. Je suis un rêveur Embrasser les arbres, les ancolies protéger Flatter sans le cueillir le muguet capiteux Grimper très haut pour une seule  edelweiss admirer Ou dans le jardin, l'adventice sauver de l'arrachage assassin Je suis un rêveur. Sourire à l'inconnu(e) et suciter un regard Pleurer d'amour ou d'amitié,  la tendresse partager Dormir dans ma roulotte loin du monde braillard Donner à l'enfant la main et la caresse à mon chien Je suis un rêveur Et, nonobstant c...

Volcanique

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Pauvres et impuissants sont les mots pour le dire .. Douce la caresse, frêle  l'effleurement Mon souffle dans ton cou,  tendre est ton sourire Puis ta lèvre s'entrouvre subreptissement La peau frémit quand le souffle se perd Le derme réagit aux deux mains qui se serrent Le monde s'obscurcit sous les minces paupieres Quand se frôlent les ventres et les bras qui s' enserrent. Les deux corps se confondent et ne forment plus qu'un Les fluides agitent la poussée frénétique Sur sa forge  ardemment catalyse  Vulcain La fusion absolue et  l'extase volcanique Notre amour a atteint l'exaltation parfaite Physique et intime et le rythme de nos cœurs Reprendra le chemin de l'amour divin Sur la terre ensemancée de notre bonheur. © Gérard Dézèmerie  Texte et Photo montage création.  

Mon Halloween

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 En ces temps étonnants  où l'on voit des humains dépenser leur argent et ce qu'il reste d'innocence à leurs enfants pour se (et leur)  faire peur, permettez-moi cette réflexion personnelle ... ------- Mon Halloween La vie de tous les jours, c'est mon Halloween Ce sont toutes ces personnes sans foi ni loi Qui sont mes sorcières du quotidien, mon spleen Au nez qui s'allonge et au pas de guingois. Nul besoin de cette "fête" pour me faire peur L'existence se charge, seule, de m’inquiéter, Et sur un plateau de me servir l'horreur Qui rythme mes jours, emplit l'actualité. Ne joue pas au soldat, disait le chanteur Et ne déguise pas en vain tes enfants En les confrontant ainsi à la laideur Tu les habitues à devenir méchants Pas de noirceur/ ni de toiles d'araignées De laideur, de violence et d'atrocités Offrez nous plutôt de l'automne la beauté Et des trolls pour nos soirées enjoliver. Chassez les fantômes, /aimez vos aînés Oubliez les bon...

Silentium

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  Silentium Loin des cris et turbulence Sa puissance me séduit J'aime le bruit du silence Son tintamarre m'éblouit. Il me trouble, me met en transe Tourneur, derviche, Mevlevi Dans la beauté de sa danse Je vis pleinement ma vie. Quand à l'aune de ma nuit Côtoyant ma solitude J'espère qu'aucun hourvari Ne troublera ma quiétude Dans le refuge choisi Dans le silence absolu Retentira l'hallali… Las, l'animal s'est rendu. Le silence est revenu. © Gérard Dézèmerie.  jan 24

Perception faussée

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La lune est pourtant belle ce soir. Mais ... Peut-être moins brillante.  Peut-être moins avenante ... Ou tout simplement parce que Tu ne la regardes plus en même temps que moi.  © Gg Mars 2019 Photos: Gg octobre 2024.

Carmine intempérance

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Je me suis laissé dire Que l'automne, subrepticement, s'en était venue... Mais ne suis aussi laissé conter Qu'avec elle, la magie, insidument, s'installait. Quand mes yeux, écarquillés et émus Se sont au grand jour décillés, Mon âme, nostalgique, éperdue, s'est alors épanchée, Et mon coeur de bonheur et d'amour a soudain débordé. Automne, indolente, douce et atone, Je t'espérais pour m'enfin reposer Et la vie, à mon rythme, serein, Pouvoir encor pleinement apprécier ! © Gérard Dézėmerie 2024 Photos Gg  Le Sableau l'Ashram  Octobre 24.  Ashram.  2024

Le scroll assassin

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Tu scrolles, Tu survoles sans s'attacher au texte, Tu perçois l'image, n'en capte que la couleur Tu occultes Tu effleures Tu déroules et regardes Sans retenir l'essentiel Tu ne vois que l'apparent Le criant et annihiles l'important Et pourtant, oui pourtant Moi pour toi J'avais pensé, imaginé, supputé, ordonnancé, déplacé Les mots, les termes, les phrases et les tournures J'avais écouté les vibrations, imaginé les sensations, essayé les sons. Mon coeur s'est blessé, mon âme a pleuré Quand mon corps imaginais et mon être tout entier espérais.  Mon crayon écrivais, ma plume glissait Quand je consignais les émotions de mes intimes expextations. Mais tu es sourd Ta cécité t'aveugle Et ton ignorance gagne sur l'intellect Et paralyse ta curiosité, Elle empêche ton intérêt Et ta perméabilité à l'autre. Tu navigues sur les ondes frêles de la futilité, dans le Monde grêle de la frivolité Dans l'ère immonde  et sans r...

La marque de Cain

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Si j'étais un oiseau maman m'aurait appris  De craindre ce qui vole au-dessous de mes ailes Autant que ce qui rampe au dessous de mon nid : Des comparses vient aussi le danger mortel Si j'eus pu un beau jour être biche aux abois J'aurais anticipé dès mon âge premier Que l'Homme est pour toujours l'ennemi de nos  bois Mais que pareillement le sont les carnassiers. Si j'avais eu l'heur sur la mer de naviguer J'aurais point de secret des vagues scélérates Et de tous mes semblables de toujours me méfier. Connaissant le danger des voyous et pirates. Mais je suis cet humain mis à nu devant vous Criant ses vérités son amour du prochain Quand la foule haletante et ce  jury de fous Applique à l'accusé la marque de Cain. 9/07/24

Elucubrations

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Est-ce que tu ressens le vent, la brise?  J'avance en âge,j'avance en sage ! Grise donc en son temps la page de tes jours; Sagesse et amour, tous les deux Crois-moi, sont l'apanage de l'âge.  Penses-y et puis parfois divagues et oublies!  Et emplie les replis de ta vie Dispense à l'envi tes caresses, accomplis tes envies,  Que vagues de tendresse pressent et parfois dévient.  Postérite donc ton passage fugitif  Il te semble avoir été court, furtif  mais que non! Il fut cahotique, éthique , glamour Comme le pic erecté d'un sanglot long.  Pense mais pas trop, médite sans objet  Danse dans ta tête dans ton corps et avec tes pieds Emplie tes veines, tes artères de sang purifié Par le rythme fou  de tes sens endiablés.  Ne sois pas fade, mou, triste, effacé A quoi aurait donc servi ta vie ennuagée,  Ce frissonnement d'atomes pour un temps regroupés  Qui n'ont pas eu le temps de vivre et de créer. Il faut voir, entendre, crier, ...

Butiner allègrement

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            Butiner allègrement Insatiable besoin de profiter de la sagesse, Du trouble, de l'émotion, de l'amour, de la beauté, De la musique, de la danse, de l'allégresse, De l'écriture, de la lecture, et de... penser. Vif désir de croiser furtivement un regard Et avec  l'Autre enfin, ensemble, cheminer De la tendre situation rattraper le retard Jusqu'à la jouissive passion et s'y adonner. Irrésistible besoin d'un véritable partage, D'une union, d'une fusion, d'une folie Et enfin et toujours en cette fleur de l'âge Butiner allègrement le nectar de la vie. Août 2019

Ode à belle épiphyte

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          O de à belle épiphyte Tillandsia mon amie, pourquoi tant de mystère, Qui crains-tu , que crains tu ? Pour te cacher ainsi sous cet aspect austère Et ne point d'emblée dévoiler tes vertus ?  Tant d'années parfois tu attends Avant de laisser poindre toute fière En un beau jour de printemps La hampe superbe de la fille de l'air. Chez moi tu développes le rose et le bleu Ce rose tendre comme lèvre pulpeuse Et fleur bleue dont la couleur émeut Mystique, intense et lumineuse Il te suffit d'un support dont tu profites Et que vivant en bonne compagnie Tu  développes et crée belle épiphyte Un environnement d'amour et de vie L'apparence parfois est peu de choses Comme lotus pousse dans l'impureté Certains êtres que nature prédispose Surprennent par leur soudaine beauté Gg/ 21 juin 19 Photo. Tylandsias au Sableau.

La pierre à façonner

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Je ne cherche pas l'inspiration  Je l'attends, je l'accueille et je lui fais l'amour.  Je ne violente pas l'écriture Je tente de la séduire, je la provoque et lui offre ma plume.  Je ne caresse pas les mots Car, ces coquins, en se laissant aller Perdraient une partie de leur substance Je n'affiche pas mes opinions  Mais je les cultive, je les compare et les protège Heureux quand elles s'accordent.   Mes valeurs sont mon socle moral  Elle se veulent vraies, pures  Généreuses et immuables.  Mes erreurs sont mon histoire et ma chance Elles étaient sur le chemin:  Rien ne serait advenu sans elles.  Mes défauts sont mon humanité. Ils ont pavé mon parcours.  Mon égo, c'est la pierre qu'il me reste à façonner. 

Horizon

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  La ligne est tracée, s'y couche le soleil. Il la souligne et colore de vermeil. Puis d'un coup, il bascule l'inclinaison; Entre terre et mer s'efface l'horizon. Les cimes des montagnes grignotent le ciel. Tu flottes léger dans ce monde irréel. La brume enveloppe leur pied de coton Offrant à tes rêves un nouvel horizon. Au bébé, le berceau est son univers. À l'adolescent, les pulsions, ses repères. La vie d'homme impose tant d'obligations, Au vieillard elle transforme son horizon. Sur la terre, dans l'océan, dans le désert, C'est une marque, un indice, un amer Où celles et ceux qui nous quittent s'en vont, Là où nous irons : au-delà de l'horizon. © Gérard Dézèmerie Sept 23 Photos: juin 24. Gérard Dézèmerie. Nieul sur Mer

Hello Darkness

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Hello darkness my old friend qui calme mes nuits Constamment tu m'as protégé et escorté Réveillé mes sapiternelles nostalgies, Asséché mes rancoeurs et mes chagrins, calmé. Hello darkness qui emplit neurones et maltraite l'adolescent perdu dans son incertitude En quête, recherches et goguettes Decouvertes, joies et décrepitude. Dans la jungle épaisse ou au cœur de l'Inde là-bas Hello darkness, mon intimité et mon amie Quittant avec moi mon cher pays Tu m'as toujours accueilli et guida mes pas. Hello my old friend le jour est proche Où le drap des ténèbres tendu par toi Sur moi s'affaissera, m'anéantira Et le silence, enfin, ad mortem apportera. © Gérard Dézèmerie   Mai 24 Photos: mai 24. Gérard Dézèmerie. Ciel du Sableau. 

Déraisonnable aliénation

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Je veux t'offrir mon cœur, la douceur du chien aimé, Que tu voies en mon regard la pure animalité, Instinctive, intuitive, sans peur d'être fourvoyé, La tendre aliénation d'un être, à toi prédestiné. Je voudrais de ton chat copier la passive passion, Son apparent égocentrisme et profonde affection; De mon placide ronronnement envahir ta maison En emprisonnant ton âme, anhilant ta raison. D'être ce passereau frileux  frappant à tes carreaux Une de ces hirondelles exténuée, un de ces oiseaux Qui recherchent à tire d'aile, un abri, un arbrisseau, Pour me poser, reposer, de ces mondes abyssaux. Et là, je pourrai t'offrir ce que j'ai accumulé Comme tendresse et comme amour au cours de ces années Pendant lesquelles, tombé par hasard de la Voie Lactée J'ai passé le plus clair de mon temps à te rechercher.                         Gérard Dézėmerie                    ...

Afrique !

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  Afrique ! Ta tête est couronnée par des plages dorées, Chevelure baignée par la Méditerranée ; Si bleus, tes yeux sont les oasis parsemés, Et tes seins, les dunes du Sahara ondulé. Ton ventre généreux est enceint de forêts. Ton boubou cousu de lagunes et de savanes Cache dans ses plis tes formes ensorcelées Par certains marabouts de tes contrées arcanes. Des fleuves, si majestueux ou bien impétueux Alanguis comme des boas endormis, s'étalent Entre des rivages inviolables et merveilleux Ou bien, dans d'abyssales cataractes, ils dévalent. Tu offres le couvert à l'arche de Noé Groupant à l'abri de tes arbres millénaires Dans tes brousses, vastes déserts et autres marais Une fabuleuse richesse animalière Tu trempes tes pieds dedans les eaux antarctiques Frissonnant au contact de leurs courants instables Mais conserve impassible ta posture magnifique Indicible splendeur dans les couleurs australes. Dans cet écrin, où vous, femmes de ce continent Et hommes de ces pays mult...

La valse du printemps

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  La valse du printemps Comme un amoureux qui n'est encore qu'un amant Et n'a plus de son cœur qu'une maîtrise frêle, Comme une amoureuse émue qui s'offre au beau temps La nature réveillée chante sa ritournelle. Oubliées pour longtemps les nuits sombres et sans fin, Les cœurs énamourés frémissent puis s'emballent, Comme les oiseaux au nid affairés enfin, Mon être folâtre, se découvre et brinquebale. Que fusent les idées et valsent les émois, Quand nos corps traversés d'électriques tensions, Ne savent juguler ni chez toi ni chez moi, L'élan frénétique qui rapproche les passions. Tourbillonnent les têtes comme tournent les corps, Papillonnent des insectes au creux de nos artères, Bouillonne notre sang ; qu'il jaillisse, s'évapore Pour rejoindre l'ultime, le réveil de la terre ! Dans l'atmosphère léger, gracieux et parfumé De ces jours glorieux face à l'hiver oublié, Volons, virevoltons en route vers l'été ! Valse du printemps et...

After death (le bécasseau)

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After the death ... is there something* ? Dans le sable, constant laboureur Comme un bécasseau sanderling Je gratte et cherche avec ardeur. Eux, piquent la vague à l'envers Et se ressassent du ressac Moi, j'explore, parcours l'univers Sur mes épaules, lourd est le sac. Se sustenter devrait suffire Mais s'interroger nous grandit. Atermoyer, sans réfléchir Ne calme pas notre appétit. Après la mort, qu'il y a-t-il? Le bécasseau n'y pense point. Le temps présent nous suffit-il ? Oui pour l'oiseau, non pour l'humain. La philosophie nous fait Homme, C'est ce qu'ignore le volatile, Mais le rend pur et libre en somme : J'aimerais être autant ductible * il y a, comme Shakespeare fait dire à Hamlet, "Something after death- / The undiscover’d country, from whose bourn / No traveller returns. » "Quelque chose après la mort Ce pays ignoré, Des bornes duquel Nul voyageur ne revient."